La réalité interne de la personne qui a un attachement désorganisé (P.A.D)
Byzarre? Lunatique?
La personne avec l'attachement désorganisé se comporte birarrement et/ou lunatique? Tant qu'on ignore les informations concernant ce style d'attachement, c'est ainsi qu'on a tendance à étiqueter la P.A.D: "Byzarre" ou "Instable", "lunatique"....et c'est aussi ainsi que la P.A.D se sent.
Il est bon de préciser qu'il y a différents types de P.AD, et on compte parmi ces derniers les "volatiles" ou lunatiques, qui peuvent exploser de colère pour peu et les P.A.D "internes". Ces dernières ressentent tout autant de colère que les P.A.D volatiles mais ne l'expriment pas ou très rarement. Les 'P.AD internes' proviennent généralement de foyers où il n'était pas sécuritaire pour elles d'exprimer leur colère.
La réalité interne du "Je t'aime, moi non plus!"
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L'attitude du "Je t'aime, moi non plus" qui veut un peu dire "Je t'aime mais c'est pas si simple" ou "Je t'aime mais t'emballe pas trop" est un peu la marque de fabrique des P.A.D. De l'extérieur on a l'impression que la personne joue au jeu "Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis', mais dans l'univers interne de la P.A.D, la réalité est toute autre.
En effet, en raison du chaos et de la grande instabilité qui caractérise les rapports de la P.A.D avec un ou ses deux parents pendant son enfance, ou encore avec un partenaire très instable à l'âge adulte, la P.A.D n'a pas un rapport apaisé à l'amour et aux relations interpersonnelles. D'un côté, elle recherche la proximité, et se montre souvent intense dans sa poursuite de l'autre mais d'un autre côté, elle la craint....beaucoup!!
La solution? Déprogrammer aussi bien les peurs qui la poussent à poursuivre intensément l'autre que celles qui la poussent à se retirer dans sa coquille quand l'autre se rapproche.
La P.A.D se sent souvent inadéquate et/ou pas à la hauteur et/ou indigne ou peu méritante
Photo de Priscilla Du Preez sur Unsplash
En raison du manque de renforcement positif et souvent de fortes critiques durant l'enfance, la P.A.D se sent souvent inadéquate et rarement à la hauteur des situations qui se présentent à elle. Il est à noter que sa perception est très souvent loin de la réalité. Comme elle se sent peu méritante, elle a tendance à rejeter les bonnes choses, plus souvent inconsciemment que consciemment.
La solution? Vous l'aurez peut être maintenant compris: déprogrammer cette croyance et programmer les croyances "Je mérite toutes les bonnes choses de la vie"/ "Je suis à la hauteur" etc.
Ceci étant dit, il est vrai que dépendamment des traumatismes subis, la P.A.D peut être réellement moins outillée que ceux qui ont vécu peu de traumatismes à l'enfance. Ceci s'explique par un manque de modèles sains et aussi par le fait que la P.A.D était en mode survie durant toute son enfance,et pas en mode "vie, épanouissement, apprentissage".
Que faire dans ce cas là? Du reparentage avec compassion. J'aborderai ce sujet dans un autre article.
Elle est dévorée par la honte et la culpabilité
Bon d'accord le mot "dévorée" est un peu dramatique ici...ça doit être les "restants de l'A.D" qui parlent ici lol
Mais bon ce qui est certain c'est que la P.A.D ressent souvent de la honte et de la culpabilité, parfois pour de bonnes raisons mais souvent pour un oui ou pour un non, et très souvent après avoir exprimé des besoins très légitimes ou mis des limites parfaitement justifiables.
Si la P.A.D a grandi dans un milieu très stricte où elle était souvent critiquée, elle internalisera la voix critique; et si elle a grandi dans un milieu négligeant émotionnemment, elle repoussera et aura honte de ses besoins.
Elle se vexe facilement ou prend beaucoup de choses personnellement
Le subconscient d'une P.A.D est comme un terrain miné de blessures ou traumatismes -petits ou grands - non guéris. Une remarque anodine et innocente, par exemple, peut donc être mal interprétée par une P.A.D à cause d'un regard ou d'un mot ou d'une dynamique qui rappelle une dynamique passée douloureuse. Les P.A.D, cependant, n'"explosent" pas toujours....mais elles "implodent" et/ou se sentent souvent "blessées".
Elle est la reine des scénarios catastrophes
Photo de Robert Linder sur Unsplash
Si le mental humain a tendance à anticiper le pire en général et ce depuis la préhistoire pour des raisons de préservation et de survie, le mental de la P.A.D est à un cran au dessus de la moyenne à ce niveau là, pour des raisons liées à leur propre histoire. L'anxiété, qui peut être le produit de scénarios catastrophe à répétition, est d'ailleurs un mal répandu parmi les P.A.D. Licenciements, morts, accidents, accidents mortels, maladies mortelles.....j'en passe et des meilleures...
Comme disait Marc Twain « J’ai eu beaucoup de problèmes dans ma vie. La plupart ne sont jamais arrivés. », un sentiment partagé par les P.A.D.
Elle doute de ses perceptions
Photo de BenMoses M sur Unsplash
Les anglophones appellent ça du self gaslighting. Quand on a été "gaslighté" pendant longtemps, durant notre enfance, ou même à l'âge adulte dans une relation toxique, on finit par se gaslighter soi même. On remet en question nos propres perceptions et on finit par donner plus de poids à la perception et à l'opinion des autres qu'aux notres.
Elle se méfie beaucoup
Méfiance méfiance....un peu le mot d'ordre de toutes les P.A.D.
La P.A.D a généralement eu affaire à des parents et/ou des anciens partenaires imprévisibles, ce qui l'emmène à ne pas faire confiance: pas confiance qu'on ne l'abandonera pas, pas confiance qu'on ne l'attaquera pas, pas confiance qu'on ne la trahira pas, etc
La bonne nouvelle est que la confiance se cultive et cela commence d'abord par la confiance en soi et en sa capacité à mettre des limites (attention pas des murs mais des limites).
Elle est en mode perpetuel de combat, fuite, figement ou servilité
Nos réactions primaires de survie sont le combat et la fuite (Fight or Flight en anglais) mais aussi le figement (Freeze) et la servilité (Fawn). Ces "modes" de notre cerveau sont là pour nous aider à réagir à des situations menaçantes ou dangereuses, tel un tremblement de terre ou une attaque menaçant notre vie. Des recherches ont toutefois démontré que lorsqu'on a été longtemps ou très souvent en mode survie, comme c'est le cas de la P.A.D durant son enfance ou une relation adulte toxique, notre cerveau commence à fonctionner par défaut ainsi même lorsqu'il n y a plus de menaces dans notre environnement. Peter A. Levine, auteur du grand livre "Waking the tiger" explique très bien ce phénomène.
Ainsi, même lorsque son environnement est sécuritaire, la P.A.D, ne se sent pas internement en sécurité et continue à exhiber ces réponses dans sa vie quotidienne bien après les événements traumatisants qu'elle a vécu.
Comment remédier à cela? En régulant le système nerveux. La méditation quotidienne et des exercices quotiens de respiration profonde, par exemple, aident à réguler le système nerveux.
Ce portrait interne vous est familier? Alors n'hésitez pas à prendre contact avec moi ici pour programmer une consulation gratuite de 30 minutes. Durant la consultation je serai d'abord à l'écoute de vos défis et problèmes puis je vous expliquerai ma méthode et mon approche pour vous aider à guérir vos blessures, vous défaire de vos peurs et croyances limitantes et devenir sécure.
Bon, j'avoue que ce portrait n'est pas jo-jo mais les personnes qui ont un attachement désorganisé ne se réduisent pas à ce portrait. Elles ont aussi de très belles forces et je me ferai une joie d'en faire une liste détaillée dans un prochain post.
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